Chers amis,
Une partie du charisme que saint Vincent nous a laissé est celui de la formation du clergé.. C’est pourquoi je crois que nous devrions être parmi ceux qui, plus que beaucoup d’autres, se soucient passionnément de la mise en œuvre de la réforme liturgique découlant des documents du Concile Vatican II. Cela vaut également pour les Filles de la Charité.
Rappelons que certains prêtres de la Mission ont donné leur vie, voire payé de leur personne, pour la mise en œuvre de la réforme liturgique, en premier lieu Mgr Annibale Bugnini C.M., dont c’est cette année le 40e anniversaire de son retour à la Mission du Ciel, à qui l’Église doit beaucoup dans le domaine liturgique (A. BUGNINI C.M.“Liturgiae cultor et amator, servì la chiesa.« . Mémoires autobiographiques. Edizioni Liturgiche, Rome 2012).
Je voudrais vous rappeler que ces contributions n’ont pas d’autre autorité que celle d’un liturgiste qui donne sa pensée à ses frères et sœurs, pour que notre vie communautaire reflète de plus en plus le désir de saint Vincent et de sainte Louise de nous voir vivre comme de chers amis, pour que les jeunes, que l’Esprit Saint appelle à être Lazaristes et Filles de la Charité, puissent trouver dans nos communautés le moyen de répondre à leur appel.
Ceux qui n’aiment pas recevoir mes réflexions n’hésitent pas à me le faire savoir afin que je les retire de ma liste. Je ne veux pas subir. La sincérité est un moyen pour nous aider à nous débarrasser du cléricalisme qui a infecté et infecte encore l’Église, et pour nous aider à mettre en œuvre le désir des Fondateurs, qui est le fondement de la vie chrétienne (Actes 2:42 – 48).
Nos célébrations ne doivent pas tomber dans le laisser-aller et le rubricage (Desiderio Desideravi 22. Désormais DD).). En effet, la célébration de la Liturgie des Heures (Laudes – Vêpres) que nous vivons normalement ensemble et la liturgie eucharistique ne doivent pas être des choses à faire, donc l’espace, le temps, les gestes, les paroles, les objets, les vêtements, le chant, la musique, le soin du presbytère doivent être réalisés avec soin et goût et non pas avec une dangereuse superficialité. C’est la qualité de la célébration dans toutes ses parties, dans tous ses mouvements, qui transmet la beauté de la présence du Seigneur ressuscité dans son Église qui le célèbre dans la liturgie. (DD 23)
Le rôle de la présidence est fondamental dans toute célébration, car si elle n’est pas accomplie comme un service, mais comme un pouvoir autoréférentiel, la célébration ne produit pas les effets escomptés. À cet égard, je rappelle que dans la Liturgie des Heures, ou dans une liturgie de la Parole, le service de la présidence, en l’absence d’un ministre ordonné, peut être accompli par n’importe quel baptisé, s’il en est capable. (Cf. PRAENOTANDA DES NOUVEAUX LIVRES LITURGIQUES. LITURGIE DES HEURES SELON LE RITE ROMAIN, ed. A. Donghi, Ancora, Milano, 1991, pag. 592, n.54).
Lorsque celui qui préside concentre sur lui plusieurs rôles, ou ne prépare pas la célébration, parce qu’il doit être au centre et non le Ressuscité, la valeur de la beauté qui conduit à l’émerveillement de la perception de la présence du Ressuscité n’est pas réalisée. e me souviens d’une réflexion d’un jeune à la fin d’une messe le jour de Noël : tout était là, mais il n’y avait rien !
Cela signifie que dans la célébration dont parle le jeune homme, l‘imagerie dynamique dont parlent les Pères de l’Église n’a pas été réalisée : vous voyez un livre porté solennellement en procession ; vous voyez le lecteur proclamer la Parole ; vous voyez une assemblée qui chante ; vous voyez une assemblée qui marche pour recevoir le pain et le vin, mais….vous pouvez voir beaucoup plus : vous pouvez voir LE RESURRECTE au milieu de son Église ! Comme ce fut le cas pour les deux hommes d’Emmaüs !
Le laisser-aller et l’improvisation ne mettent pas en œuvre une imagerie dynamique, mais l’ennui et l’insignifiance.
Il est bon de garder à l’esprit, afin de VOIR le Ressuscité au milieu de son Église, ce qui suit :
Rappelons et rappelons aux chrétiens, trompés par la partie du clergé qui s’oppose sournoisement aux décrets de Vatican II, que ceux qui ne reconnaissent pas l’autorité d’une des constitutions du dernier Concile se placent en dehors de l’Église catholique : dans notre cas, je me réfère à la Constitution conciliaire SACROSACTUM CONCILIUM sur la Sacrée Liturgie du 4 décembre 1963.
Gardons à l’esprit que, derrière chaque question liturgique, il y a le concept d’Église que le chrétien a à l’esprit. Or, lorsqu’un baptisé remet en cause la constitution conciliaire précitée, il met en doute la conception de l’Église que le Concile a exprimée, c’est pourquoi il se place de manière autonome en dehors de l’Église.
Père Giorgio Bontempi C.M.