En 1947, « Monsieur Vincent » a remporté l’Oscar du meilleur film, et Pierre Fresnay, qui incarnait Vincent, a reçu le prix du meilleur acteur. Le film n’était pas toujours historiquement exact, mais les historiens étaient unanimes pour dire qu’aucun autre film n’avait aussi bien rendu l’esprit de Saint-Vincent. Et en tant que drame, c’était son but : transmettre l’esprit de Vincent. Voici la scène finale, juste avant sa mort.
https://youtu.be/MDBXyc46iEs?si=JlEusJN0BGwvDF2K
Le sujet que le Père Tomaz m’a demandé d’aborder aujourd’hui est le suivant : « Comment pouvons-nous revitaliser notre charisme ? Comment pouvons-nous le rendre encore plus vivant ? » Je vous invite à aborder ce sujet avec moi.
Mon intention aujourd’hui est d’utiliser les mots de saint Vincent lui-même pour vous proposer une série de défis. Je vous encourage à réfléchir avec moi et à vous demander : comment ces défis peuvent-ils être relevés dans ma province ou mon diocèse ? Y a-t-il une petite façon, ou même une grande façon, de répondre à ces mots de saint Vincent ?
« Allez ! Allez partout ! » (20 août 1655)
Saint Vincent a crié aux confrères : « Allez dans le monde entier, dans le monde entier, et prêchez l’Evangile à toute créature (Marc 16:15). … Nous avons le même mandat que les Apôtres ! »
Vincent savait que la mission n’était pas seulement un aspect de l’Église. Elle est l’être même de l’Église. La mission n’est pas seulement un aspect de la Congrégation. C’est notre être même.
Vincent en était profondément conscient. De son vivant, il a envoyé des confrères en Pologne, en Italie, en Algérie, à Madagascar, en Irlande, en Ecosse, aux Hébrides et aux Orcades.
Je suis heureux de dire que ces dernières années, les Provinces et la Curie générale ont ouvert ou sont sur le point d’ouvrir de nouvelles Missions ad Gentes :
– Laos.
– Cambodge.
– Malawi
– Népal
– Sri Lanka.
– Ghana
– Sierra Leone.
– Deux nouvelles missions au Myanmar.
– République centrafricaine.
– Guinée équatoriale.
– Ouganda.
– Pakistan
– Goma
– Togo
– Brazzaville
– Corée du Sud
– Zambie
– Côte d’Ivoire
Vous qui êtes Visiteurs dans les Provinces à nombreuses vocations : ouvrez de nouvelles missions.
Vous qui êtes Visiteurs dans des Provinces avec peu de vocations : y a-t-il des membres de votre Province qui aspirent à partir en mission à l’étranger ? Ou bien pourriez-vous financer une nouvelle mission qu’une autre Province est en train de lancer ? Ce n’est pas si cher.
Vous qui êtes évêques, y a-t-il des membres de votre diocèse qui aimeraient vivre une expérience missionnaire à l’étranger pendant cinq ans ? Ils enrichiront votre diocèse à leur retour.
« J’espère que ce bon travail, au lieu de décliner, se redressera une fois de plus. Elle et les missions sont toutes deux aussi importantes l’une que l’autre. (19 décembre 1655)
Saint Vincent est revenu sur ce thème avec force en 1658 et 1659. Mais l’histoire n’a souvent pas été tendre avec la Congrégation dans ce travail important. Pouvez-vous imaginer ceci ? Le 1er mars 1903, le Père Antoine Fiat, Supérieur général, a dû annoncer à la Congrégation que 23
grands séminaires en France étaient fermés de force par décision d’un gouvernement anticlérical !
Dans les Règles communes, Vincent décrit la formation du clergé diocésain comme « presque égale » à la prédication des missions. Comment demandait-il aux confrères de mener ce travail ?
1) les missions – Au cours des missions, les premiers missionnaires CM instruisaient les curés sur la manière de remplir leurs fonctions ; ils exhortaient ceux qui ne vivaient pas loin les uns des autres à se réunir de temps en temps pour discuter des cas de conscience et de l’administration des sacrements ; ils les invitaient à participer à l’envoi de missions.
2) Retraites pour les ordinands – Pendant la vie de Vincent, environ 12 000 hommes qui étaient sur le point d’être ordonnés prêtres ont participé aux retraites pour les ordinands.
3) Conférences du mardi – De 1633 jusqu’à sa mort, il a réuni régulièrement à Saint-Lazare un groupe restreint de chefs religieux pour une formation continue.
4) Séminaires – Vincent a créé 20 séminaires au cours de sa vie.
5) les retraites pour les prêtres – Saint-Lazare était souvent rempli de prêtres venus de toute la France. D’autres maisons de CM devinrent également des centres de retraite pour le clergé diocésain.
6) le Conseil de conscience – De juin 1643 à octobre 1652, il conseille la reine et son principal ministre, le cardinal Mazarin, sur les affaires ecclésiastiques, en particulier sur le choix des évêques.
7) la Compagnie du Saint-Sacrement – À partir de 1635, il est membre de cette société quasi secrète qui travaille discrètement à corriger les abus au sein du clergé et dans les monastères, et qui s’attache également à fournir des missions aux paroisses rurales.
Le prédicateur des funérailles de Vincent s’est concentré sur son travail de réforme du clergé diocésain et a déclaré : « Il a pratiquement changé le visage de l’Église.
Je demande ceci à tous ceux d’entre vous qui sont Visiteurs et évêques vincentiens : comment pouvons-nous revitaliser ce travail fondateur de la CM ?
P. Robert Maloney, CM