La vocation n’est pas d’abord « que vais-je faire ? », mais « pour qui suis-je ? ». La réponse évangélique : pour Dieu et pour ceux qui ont le plus de mal à se tenir debout.
Saint Vincent n’a pas reçu de notification céleste, mais il a rencontré des visages : annonce, réconciliation (confession générale), charité organisée. À travers ces expériences, il a compris que l’Esprit l’envoyait vers les pauvres et avec les pauvres, et que la mission devait être accomplie ensemble. Dans les Règles communes, nous retrouvons les mêmes gestes : prêcher, rompre la Parole, promouvoir la confession générale, régler les querelles, lancer la Compagnie de la Charité.
(Note historique : le « double choc » de Folleville et Châtillon en 1617 marque le passage de la bonne volonté à la mission structurée. )
Pour toi aujourd’hui : l’appel se reconnaît lorsque la foi te fait sortir de toi-même, te lie à des personnes réelles et engendre des actions concrètes de bien.
Vincent est clair : la doctrine du Christ ne trompe pas ; celle du monde est du sable. C’est pourquoi la famille vincentienne professe de se comporter selon les maximes du Christ, en choisissant d’abord le Royaume et sa justice.
Pour les jeunes en discernement : demandez-vous chaque soir : aujourd’hui, ai-je choisi comme Jésus aurait choisi ? Si la réponse est « pas toujours », vous êtes au bon endroit : commencez demain.
Pas d’« activisme », pas de « spiritualisme » : des pratiques de prière solides (prière quotidienne, Eucharistie aimée et servie) et sortie missionnaire. Les Règles prescrivent une heure de prière mentale par jour et un soin particulier pour l’Eucharistie, « résumé des mystères de la foi ».
Pour vous : inscrivez dans votre agenda trois rendez-vous non négociables : l’Évangile, l’Eucharistie, les pauvres. Quand l’un des trois manque, la flamme s’éteint.
Dans les textes vincentiens, l’amour n’est jamais abstrait : il se touche. Évangéliser les pauvres signifie instruire, réconcilier, soigner, organiser la charité, et le faire gratuitement (personne ne doit être un fardeau).
Pour vous : choisissez un domaine spécifique (pauvreté éducative, solitude, pauvreté énergétique, détenus, personnes sans domicile) et restez-y : la fidélité est révolutionnaire.
Depuis le début, la Mission est communauté : les paroles et les œuvres grandissent dans la fraternité, l’obéissance et la sobriété. Les « trois fins » sont la trace d’un projet partagé ; la vie commune exige la charité réciproque, l’uniformité qui préserve l’unité, l’humilité du service.
Pour toi : trouve un groupe avec lequel prier, servir, vérifier. Personne ne devient saint en mode « avion ».
Seigneur Jésus,
Tu as apporté la bonne nouvelle aux pauvres.
Mets dans mon cœur ta boussole,
fais-moi aimer l’autel et la route,
donne-moi des compagnons et des guides sur le chemin,
pour que je te suive aujourd’hui,
avec l’Évangile sur les lèvres et dans les mains.
Amen.
La voie vincentienne n’est pas une nostalgie du XVIIe siècle. C’est un entraînement à la liberté évangélique : préférence pour les pauvres, prière qui soutient la sortie, gratuité, vie fraternelle, missions qui régénèrent l’Église. C’est une école où l’on apprend à ne pas mesurer la vie en fonction de « qu’est-ce que j’y gagne ? », mais en fonction de « combien de bien puis-je faire naître ». Pour ceux qui se sentent plus étroitement appelés, la Mission offre une forme de vie entière, pour toujours, pour Dieu et pour les pauvres.