Vers le Jubilé 2025/3
El tema refleja una profunda conexión con el sentido bíblico y eclesial del Año Jubilar, inspirándose especialmente en las Encíclicas Laudato Si’ y Fratelli tutti, y destacando los conceptos de Esperanza y Perdón, que son el corazón del Jubileo. Este es un llamado a la conversión, no para condenar, sino para reconciliar y pacificar.
Le sujet reflète une profonde connexion avec le sens biblique et ecclésial de l’Année Jubilaire, s’inspirant spécialement des Encycliques Laudato Si’Fratelli tutti, et faisant ressortir les concepts d’Espoir et Pardon, qui sont le cœur du Jubilé. C’est un appel à la conversion, pas pour condamner, mais pour réconcilier et pacifier.
En 2025, l’Église Catholique célèbrera le Jubilé, un évènement qui remplit les cœurs d’espoir. Au lieu du son de la corne qui marquait le début de l’Année de Grâce, le Pape nous invite à écouter le « cri désespéré d’aide » qui s’élève depuis tant de parties du monde (cf. Gn 4,10) et que Dieu ne cesse d’écouter.
Le Pape nous exhorte de faire face aux conditions actuelles d’injustice et d’inégalités moyennant un changement culturel et structurel, en nous reconnaissant comme enfants d’un même Père, tous en dette et tous nécessaires les uns pour les autres.
Jésus, dans la prière de « Notre Père », nous laisse l’exigeante affirmation : « comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé », après avoir demandé au Père qu’il pardonne nos offenses (cf. Mt 6,12). Pour pardonner les offenses des autres et leur donner de l’espoir, il est nécessaire que notre vie soit remplie de cette même espérance qui provient de la miséricorde de Dieu. (n. 10).
Le Pape propose trois actions concrètes sur le chemin de l’espoir pour rendre la dignité à la vie de peuples entiers et les orienter de nouveau vers la paix :
Seulement ainsi nous pourrons nous approcher plus de l’objectif de la paix. Le message conclu avec ce souhait :
« Que 2025 soit une année dans laquelle la paix grandisse. Cette paix réelle et durable qui ne s’obtient pas dans les technicismes des contrats ou sur les tables de négociations humaines. Nous cherchons la paix véritable, celle que Dieu concède à un cœur désarmé : un cœur qui n’insiste pas à calculer ce qui est tien et ce qui est mien ; un cœur qui ne doute pas à se reconnaître en dette auprès de Dieu, et de ce fait, est prêt pour pardonner les dettes qui oppriment son prochain ; un cœur qui surmonte le découragement vers l’avenir avec l’espérance que chaque personne est une ressource pour ce monde. » (n. 13).
Mains pour la paix
Ce quatrième centenaire de la fondation de la Congrégation de la Mission n’est, pas seulement pour les Missionnaires Vincentiens, mais aussi pour toute l’Église et tous les croyants, une invitation à la paix, à désarmer le cœur et à avoir des mains pour la paix.
Dans cette troisième pensée, pendant que nous nous approchons des grandes célébrations du quatrième centenaire de la fondation de la Congrégation de la Mission, je vous propose de contempler le tableau Mère avec l’enfant (2024) de l’artiste Bosniaque Safet Zec, qui a fuit le siège de Sarajevo durant la guerre des Balkans dans les années 90.
L’artiste représente une femme en fuite, portant son enfant dans les bras. Ses cheveux brun foncé sont peints presque à la hâte, avec des coups de pinceau essentiels, tandis que son regard, dirigé vers le bas, observe dramatiquement l’enfant, enveloppé dans un linge. Les couleurs sont peu nombreuses et essentielles, comme l’urgence de la fuite : l’ocre de la peau et du manteau de la femme, le blanc des vêtements et du linge de l’enfant, le rouge qui tache les poignets et les vêtements, imprégnant la terre. Seul le bleu de la chaussure de l’enfant, qui dépasse des draps, évoque la vitalité et la légèreté que tout enfant devrait avoir. La sacralité de la vie se concentre dans les grandes mains qui soutiennent le petit corps enveloppé. Ce sont des mains qui défendent jusqu’au dernier souffle, des mains qui saignent pour une vie continuellement violée par la brutalité de la guerre.
« Nous sommes fatigués de la guerre ! Nous avons besoin de la paix !
Dans le monde, il y a actuellement 56 conflits actifs, le nombre le plus élevé enregistré depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, selon le Global Peace Index 2024.
La paix est l’horizon où l’homme est appelé à vivre la communion fraternelle et la relation avec Dieu et son Envoyé, le « Prince de la paix » (Is 9,5).
C’est le message central de l’espérance messianique annoncée par les prophètes, qui voit sa réalisation dans l’harmonie originelle entre l’homme et la création :
« Le loup habitera avec l’agneau… le veau et le lion paîtront ensemble, et un petit enfant les guidera… » (Is 11,6-9 ; cf. Is 65,25).
Cela se reflète également dans la transformation des instruments de guerre en outils de progrès et de coexistence pacifique :
« Ils forgeront de leurs épées des socs et de leurs lances des faucilles… ils n’apprendront plus l’art de la guerre » (Is 2,4).
Tout cela se réalise avec la venue de Jésus de Nazareth, dont la naissance marque également la naissance et le triomphe de la paix :
« Paix sur la terre aux hommes que le Seigneur aime » (Lc 2,14).
N’oublions pas que « la miséricorde est le mot-synthèse de l’Évangile ; nous pouvons dire que c’est le » visage du Christ », ce visage qu’Il manifesta en se retrouvant avec tous, en soignant les malades, en s’asseyant à table avec les pêcheurs et, surtout, en pardonnant depuis la croix : ici nous contemplons le visage de la miséricorde divine ».
Il est essentiel de nous redécouvrir pardonnés par Dieu dans le Christ, car cela transforme l’acte de pardonner : ce ne sera plus seulement un effort de volonté, mais une ouverture au don de grâce du Seigneur.
Nous souhaitons une paix qui soit tant le silence des armes que l’harmonie profonde qui se réalise en la personne, dans les relations entre individus et groupes sociaux, quand se suivent les lois de la Vie et se durabilise en harmonie avec l’action de Dieu.
La paix ne peux pas être seulement souhaitée… elle doit être annoncée, construite et vécue.
« Qu’il est merveilleux par-dessus les monts les pieds du messager qui annonce la paix !» (Is 52,7).
J’aime imaginer Vincent de Paul comme un homme aux « pieds merveilleux », bons pas. Ses pieds, usés par le voyage, peut-être endoloris, étaient l’instrument qui lui a permis d’annoncer la paix ? Pour cela ils sont merveilleux et précieux.
El Señor nos conceda ser artífices de paz, dispuestos a iniciar procesos de sanación y reconciliación con creatividad y audacia (Fratelli tutti, 225).
Le Seigneur nous accorde d’être des artisans de paix, disposés à commencer des processus de guérison et de réconciliation avec créativité et audace (Fratelli tutti, 225).
Salvatore Farì CM
Rome, 10 décembre 2024
Mémoire liturgique du Bienheureux Marco Antonio Durando